Le moi est-il le corps ? Ce qui rend difficile de le réduire au fonctionnement du corps, c'est justement ceci que dans ce schème, il est censé ne se développer que sur le fondement de ce savoir, de ce savoir en tant qu'il se tait, et d'y prendre ce qu'il faut bien appeler sa nourriture. Je vous le répète : c'est difficile d'être entièrement satisfait de cette seconde Topique parce que ce qui se passe, à quoi nous avons affaire dans la pratique analytique, c'est quelque chose qui semble bien se
présenter d'une façon toute différente, c'est à savoir que cet inconscient, par rapport à ce qui couplerait si bien le moi au monde, le corps à ce qui l'entoure, ce qui l'ordonnerait sous cette sorte de rapport qu'on s'obstine à vouloir considérer comme naturel, c'est que par rapport à lui, cet
inconscient se présente comme essentiellement différent de cette harmonie. Disons le mot : dysharmonique. Je le lâche tout de suite, et pourquoi pas ? Il faut y mettre l'accent. Le rapport au monde est
certainement, si nous donnons son sens, ce sens effectif qu'il a dans la pratique, est quelque chose dont on ne peut pas ne pas tout de suite ressentir que, par rapport à cette vision toute simple en quelque sorte de l'échange avec l'environnement, cet inconscient est parasitaire. C'est un parasite dont il semble qu'une certaine espèce, entre autres, s'accommode fort bien, mais ce n'est que dans la mesure où elle n'en ressent pas les effets qu'il faut bien dire (p176->) énoncer pour ce qu'ils sont : c'est-à-dire pathogènes. Je veux dire que cet heureux rapport, ce rapport prétendu harmonique entre ce qui vit et ce qui l'entoure, est perturbé par l'insistance de ce savoir, de ce savoir sans doute hérité - ce n'est pas un hasard qu'il soit là - et cet être parlant, pour l'appeler comme ça, comme je l'appelle - cet être parlant l'habite mais il ne l'habite pas sans toutes sortes d'inconvénients. Alors s'il est difficile de ne pas faire de la vie la caractéristique du corps, parce que c'est à peu près tout ce que nous pouvons en dire. En tant que corps, il est là et il a bien l'air de se défendre, de se défendre contre quoi ? contre ce quelque chose auquel il est difficile de ne pas l'identifier, c'est-à-dire de ce qu'il en reste, de ce corps, quand il n'a plus la vie. C'est à cause de ça qu'en anglais on appelle le cadavre corpse ; autrement, quand il vit, on l'appelle body. Mais que ce soit le même, ça a l'air satisfaisant comme ça, matériellement. Enfin, on voit bien que ce qu'il en reste, c'est le déchet, et s'il faut en conclure que la vie, comme disait Bichat, c'est l'ensemble des forces qui résistent à la mort, c'est un schéma, c'est un schéma malgré tout, c'est un schéma un peu grossier. Ça ne dit pas du tout comment ça se soutient, la vie. Et à la vérité, à la vérité, il a fallu en arriver fort tard, fort tard dans la biologie, pour qu'on ait l'idée que la vie, c'est autre chose - c'est tout ce que nous pouvons en dire - c'est autre chose que l'ensemble des forces qui s'opposent à la résolution du corps en cadavre. Je dirais même plus : tout ce qu'il peut y avoir qui nous laisse espérer un peu autre chose, à savoir de ce que c'est que la vie, nous porte tout de même vers une toute autre conception : celle dont j'ai cette année essayé de placer quelque chose en vous parlant d'un biologiste, d'un biologiste éminent, de Jacob dans sa collaboration avec Wollman, et de ce qui, d'ailleurs, bien au delà, se trouve être ce que nous pouvons articuler du développement de la vie, et nommément ceci auquel les biologistes arrivent, que grâce au fait qu'ils peuvent y regarder d'un peu plus près qu'on ne l'a fait depuis toujours, que la vie se supporte de quelque chose dont je ne vais pas, quant à moi, franchir le pas et dire que ça ressemble à un langage, et parler des messages qui seraient inscrits dans les premières molécules et qui pourraient faire des effets évidemment singuliers, des effets qui se manifestent dans la façon dont s'organisent toutes sortes de choses qui vont aux purines, ou à toutes sortes de constructions chimiquement repérées et repérables. Mais enfin, il y a certainement un désaxement profond qui se produit et qui se produit d'une façon dont il est pour le moins curieux que ça vienne à remarquer que tout part de quelque chose d'articulé, jusque et y compris une ponctuation.
自我は肉体なのでしょうか。この自我を肉体の機能にて示すことの困難さはちょうど次のように言い表されます。つまり、このシェーマにおいては自我は知、この知が黙っているという知ことに基づいていることによってしか発育しないとされているのであり、そこで栄養と呼ぶべきものを摂ることによってなのだとされています。繰り返し言いますと、この第二局所論ではどうしても満足な説明ができないのです。なぜならば、われわれが扱っている分析現場ではまったく異なった現れ方が窺えるからです。つまりこの無意識というものなのですが、自我と世界、肉体とそれを取り囲んでいるもの、「自然の」(括弧は小生による)と看做すことに意地を張ることによって成り立つカップルの関係に対して、無意識は、このような調和とはまったく相容れないものだからです。不調和という言葉を使いましょう。躊躇なくこの言葉が口からでてしまいましたけど、問題ないでしょう。この言葉を強調したいのです。世界との関係とすると、たしかに、意味からして、直ちにこう捉えなくてはならなくなります。つまりいわば環境との物質的交換という単純なイメージからは、無意識が寄生しているみたいにみえます。ある寄生体は、ある種の生物の場合ではうまく適応ができているようにみえますが、それは、その生物が病原性がないからそう見えるわけです。じっさいは、このうまくいっているような関係、生命体とそれを取り巻く環境とのいわゆる調和をもった関係はこの知、おそらく遺伝性の知の執拗な主張によって乱れが生じているのであり - この知がそこに見出されるのは偶然のことではありません - 語る主体と呼ばれているものはこの知を宿すものなのですが、この宿すことに関しておそらくあらゆる不都合が付随しているはずです。さて、生命というものを肉体にとって特徴的なものとすることは困難なことであるのは、このcorpsという語の語義をすべて含ませて解釈できるからです。corpsはそのものとして、なにかに対して自らの身を守っているいるようにみえます。なにに対してなのでしょう。同一化できないものに対してです。つまりこのcorpsにおいて残ったものに対してです。もはやcorpsに生命が宿っていないときそうなのです。そのような訳で英語では死体のことをcorpseと呼び、一方で生きている体をbodyと呼びます。しかしこれらふたつが同じものとするのは双方とも物質的にはなんら欠けているものはないからです。そして最後に残ったものですが、それは廃棄物です。そしてビシャが言っていたように生命とは死に抗する力の総体だと結論しなくてはならないとしても、あいにくこれは大雑把すぎるシェーマです。断じて、生命がいかに維持されるかが問題なのではないのです。実際、生物学においても、つい最近になって漸く、肉体が死体へと到ることに対する抵抗の総体とは違った捉え方が現れてきたのですから。さらに言わせてください。ビシャとは違った、生命とはなにかという問いを立てることにより新たな概念が導かれてゆくことになるのです。高名な生物学者であるJacobがWollmanとの共同研究によってもたらすことができた知見についてお話ししましたが、これをこの新奇な概念についてなんらかのものを位置づけるためと思ってください。さらにそれを超えて生命の展開について構想することになるという点について、特にこのふたりの生物学者が到達した地点、ふたりがだれにもできないような細心の注意を払って観察した事象、つまり生命とはあるなにかに支えられているという事実ですが、わたしとしては、ここでさらに新たなことを言おうとは思いません。生命が言語に似ているとか、メッセージについて、微小な分子のなかに記載されているのでは、特異な効果をもたらすもので、この効果がプリンとか化学的な構造をもったものに作用する諸々のものでは、といった問題についてです。ですがひとこと、たしかに根本のところで軸のはずれが生じているのであり、少なくともこれが生じるに際して分節化されたもの、付点をも含んだもののすべての部分を示すように生ずるということが厳然として存在していることなのです。