J.LACAN gaogoa
XXI-Les non-dupes errent 1973-1974
version rue CB
23 Avril 1974 note
(p139->)BON, JE VAIS D'ABORD, en commençant trois minutes avant l'heure ; je vais d'abord m'acquitter d'un devoir que je n'ai pas rempli la dernière fois. Je ne l'ai pas fait parce que, parce que j'ai cru que ça se ferait tout seul, mais comme même dans mon école, j' ai vu que personne n'avait franchi ce pas, alors ça m'incite à en provoquer d'autres à le franchir. Il y a un livre qui vient de paraître au " Champ freudien ", comme on dit, hein, c'est une collection dont il se trouve que je la dirige. Si c'est paru dans cette collection, je n'y suis évidemment pas pour rien, il a même fallu que j'y force l'entrée. Ce livre s'appelle - c'est un titre, autant celui-là vaut qu'un autre - s'appelle : L'Amour du Censeur. I1 est du nommé Pierre Legendre
, qui se trouve être professeur à la Faculté de Droit. Voilà. Alors, j'incite vivement ceux qui, ceux qui, je ne sais pas trop pourquoi, enfin, s'accumulent ici autour de ce que je dis, je les incite vivement à ce qu'on appelle en prendre connaissance, c'est-à-dire à le lire, à le lire avec un peu de soin parce qu'ils en apprendront quelque chose. Voilà. Là-dessus je commence.
ここでSeuil社からシリーズChamp freudienの枠内でPierre LegendreのL’amour du Censeurが上梓されることで聴講者たちにこの本を読むことを薦めていますが、ここら辺の背景については、ルディネスコの『ジャック・ラカン伝』(河出書房新社、藤野邦夫訳)447ページに書かれています(«Jacques Lacan - Esquisse d’une vie, histoire d’un système de pensée», Elisabeth Roudinesco, Fayard, p.535)。
Je commence, ou plutôt je recommence. C'est bien ce qui m'étonne le plus. Je veux dire que j'ai l'occasion à chaque fois de m'apercevoir que si j'ai parlé de l'espoir dans certains termes, à propos d'une question qui m'était posée, kantienne : " que je puisse . . . " . . . " que puis-je espérer ? " et j'avais dit que l'espoir, j'avais rétorqué que l'espoir c'était une chose propre à chacun. Il n'y a pas d'espoir commun. C'est tout à fait inutile d'espérer un commun espoir. Alors moi, je vais vous avouer le mien, c'est celui qui me possède toute la semaine jusqu'au matin où je me réveille à votre intention - c'est-à-dire par exemple ce matin même - jusqu'à ce moment, je, j'ai toujours l'espoir que ce sera la dernière fois, que je pourrai vous dire n, i, ni : fini. Le fait que je sois là, parce que le jour où je le dirai, ça sera avant, ce sera avant de commencer, le fait que je sois là vous prouve que, tout particulier que me soit cet espoir, il est déçu.
何度か、前年の«Encore»でもそうでしたが、聴講するひとがいなくなれば、ラカンはセミネールを続ける必要はなくなり、それがかれの願望であると吐露しています。反語的なのか、本心なのか ···
Bon, alors, moyennant quoi, en me réveillant, j'ai naturellement pensé à, à tout autre chose que, que ce que j'avais fomenté pour vous le dire, il m'est surgi comme ça, enfin, que s'il y a - je l'ai déjà dit, enfin , mais il faut bien que je le répète - que s'il y a, que s'il y a quelque chose dont l'analyse a découvert la vérité, c'est l'amour du savoir. Puisque tout au moins si ce que je vous (p140->) fais remarquer a quelque accent, accent qui vous émeuve, le transfert révèle la vérité de l'amour et précisément en ceci qu'il s'adresse à ce que j'ai énoncé du sujet supposé savoir. Ça pourrait vous paraître, après ce que j'ai énoncé la dernière fois, avec je crois quelque accent, au moins je me l'imagine, enfin j'espère que vous vous en souvenez, non seulement j'ai avancé qu'il n'y avait pas de désir de savoir, mais j'ai même parlé de quelque chose qui, que j'ai articulé effectivement de l' horreur de savoir. Voilà.
前回のセミネールで「知の欲望というものは存在しない」と言ったことを、ここでは、でも「精神分析が発見したものがあるとすれば、それは知への愛である」というコメントが加えられます。愛は転移によって成り立ちます - その逆ではなくです。これはクラシカルなラカンの転移と愛の関係の定式そのままです。そして転移とは相手を「知を想定された主体」として立てることで、「知への怖れ」とは、実際は相手には知など存在しないことが露呈してくることに対する抵抗でしょう。
Alors, comment, comment rejoindre ça, si je puis dire ? Ben justement, ça ne se rejoint pas. C'est le Mariage du Ciel et de l'Enfer . Il y a un nommé William Blake, vous savez, qui a, dans son temps, à son époque, avec ses, avec son petit matériel à lui qui n'était pas mince - a remué ça ; il lui a même donné exactement ce titre. Voilà. Alors peut-être que ce que je suis en train de vous dire, c'est que, c'est que le mariage en question n'est pas tout à fait ce qu'on croit. Ce qu'on croit , à lire William Blake, précisément. Ouais. Ceci ne fait que, que réaccentuer quelque chose que je vous ai dit ailleurs, quelque chose qu'implique en tout cas notre expérience, et l'expérience analytique que je ne suis ici que pour, que pour situer.
Qu'est-ce qu'une vérité, sinon, sinon une plainte ? Au moins est-ce là ce qui répond à ce que, à ce que nous nous chargeons, analystes, si tant est qu'il y en ait du, du psychanalyste, ce que nous nous chargeons de recueillir. Nous ne la recueillons pas tout de même sans remarquer que la division la marque. Marque la vérité. Qu'elle ne peut pas-toute être dite. Voilà. C'est notre voie, la voie, il y a longtemps que de ça, on parle, hein. Et si on la met en premier dans un énoncé que, qui je l'espère enfin est en train de vous corner aux oreilles, si on la met en premier - c'est bien que c'est de ça qu'il s'agit en premier quoique les solutions qui s'en sont avancées diffèrent entre elles, et de beaucoup. Il s'agirait de, d'avoir une petite idée de la nôtre. Et puis tout de suite après, quand on énonce ce terme, la voie, tout de suite après on parle de la vérité qui, si elle est ce que je viens de dire, est quelque chose comme une planche pourrie, et puis en tiers, on ose enfin quelqu'un, en tout cas, a, a osé, comme ça : un dénommé saint Jean, il a parlé de la vie . Ce sont d'imprudentes émission . Émissions de quoi ? de voix. De voix à écrire tout autrement : v, o,i ,x, celles-là. Ce sont d'imprudentes émissions de voix qui énoncent ces couplages. Vous pouvez remarquer que ce . . . que le couplage, dans l'occasion, ça va par trois. Et qu'est-ce que c'est que la vie, dans l'occasion ? C'est bien quelque chose qui, qui dans ce trois, alors, fait, fait, fait, fait un trou, hein. Je sais pas si vous savez ce que c'est que la vie, hein, mais c'est tout de même curieux que, que ça fasse problème. Lavie que pour l'occasion j'écrirais bien comme j'ai fait, comme j'ai fait de Lalangue en un seul mot. Ce ne serait que pour suggérer que, que nous n'en savons pas beaucoup de choses sinon qu'elle s'lave. C'est à peu près la seul marque sensible de ce qui rentre dans 1a vie.